jeudi 22 juillet 2010

La langue et la poésie

Je suis convaincue depuis fort longtemps que pour maîtriser une langue il faut lire des romans, des revues et autre lectures loisirs dans cette langue. Pour le français en '92 avant de venir en France je me suis mise à lire "Les enfants d'Istambul", un roman qui servira pour un film (je crois, ou réciproquement ? je ne sais pas), la lecture était ardue, d'abord deux pages par jour, puis plus, jusqu'à arriver à la moitié du rythme de lecture en roumain.
Ici au Mexique j'ai appliqué la même tactique : essayer de lire directement en espagnol des romans, les revues de psy, des livres de psy, des revues de voyages, des revues de bonne femme (genre Cosmo ou Elle).

Il faut remarquer que dans toutes les deux langues (la mienne et le français) je lisais à peu près les mêmes genres : romans ou nouvelles, livres techniques, de psychologie, revues en tout genre, quasi jamais de la poésie. L'évidence est là : je suis incapable d'apprécier un poème ni en roumain, ni en français. (si, un peu en roumain : Nichita Stanescu et Marin Sorescu, mais rien en français).
J'ai été convaincue aussi depuis plus longtemps que la poésie est un "genre mineur", sorte de caprice.

La nouvelle langue, l"espagnol, a eu droit au même choix de lecture, jusqu'à entendre des très-très jolis poèmes en espagnol. La suite est logique : lire des poèmes de Neruda et en être très touchée et, surtout, une toute dernière acquisition à la bibliothèque de l'université, des poésies d'un grand écrivain uruguayen : Mario Benedetti. En peu de temps, j'ai même appris pas cœur une poésie !
Je demande publiquement pardon à ma sœur (mille pardons, B !) de m'être moquée de sa pomme quand elle lisait des poésies. Ce genre littéraire n'est pas débile, en fonction de la langue c'est intéressant, émotionnant, intelligent ! Non, ce n'est pas un genre mineur !


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